En 2016/2017 mon conjoint lançait le site d’histoires pour enfants Goupili.fr
C’est à cette période que j’avais contacté quelques personnes dans le développement personnel pour obtenir leur contribution. Après échanges, il se trouve que ce récit était davantage accessible pour les adultes que pour les enfants. Ce conte à été rédigé par ma très chère Hiba et s’adresse à votre enfant intérieur.
Alors aujourd’hui et dans cette période particulière, je vous le propose en espérant qu’il résonne autant pour vous qu’il résonne pour moi.
Bonne lecture !
La princesse et le tunnel de la peur.
Il était une fois une princesse qui vivait dans une tour. Mais elle avait peur ! Découvrez pourquoi et surtout, comment son monde à changé.
Il était une fois une princesse.
Elle vivait dans une tour. Une tour magnifique. Une tour qui lui procurait sécurité et confort.
Elle avait de la nourriture, un toit : elle était en sé-cu-ri-té. Elle n’avait pas vraiment besoin d’aller se forcer à chercher quoi que ce soit.
Dans cette tour, elle était soigneusement encapsulée dans sa zone de confort.
Elle pensait qu’elle y resterait pour toujours.
Elle pensait qu’elle y resterait pour toujours.
Tous les jours, elle allait dans la forêt, tout prêt de la tour où elle habitait et se demandait à quoi pouvait bien ressembler le géant, le grand Monde.
Elle se racontait des histoires à propos du Monde : la liberté et les possibilités d’exister en dehors de sa tour. Mais après elle se disait : « Je n’y arriverais pas toute seule. Peut être que je ne mérite pas toute cette vie de liberté. Après tout, je suis en sécurité ici, et puis.. je ne sais pas comment partir de ma tour de toutes façons. ».
En réalité, en se disant ça, elle savait au fond de son coeur que ce n’était pas vrai : il y avait un chemin et cette liberté était possible.
Mais pour l’obtenir et y arriver, il fallait passer par un tunnel. Dans ce tunnel elle allait devoir affronter ses plus grandes peurs. Les recoins les plus profonds. Cela voulait dire être en contact avec ses émotions – et pas juste celles fausses comme cette « joie d’être enfermée dans la tour et tout va bien ». Elle devait affronter ses pensées les plus sombres, celles qui la tourmentaient quand elle se laissait aller, celles qui la faisait se lever la nuit de terreur.
Pff, il n’y avait aucun moyen pour qu’elle arrive à sortir de ce tunnel, se disait elle.
Elle continua donc de vivre. Sa vie n’était pas malheureuse mais il ne se passait pas grand chose. Elle se sentait un peu seule, coupée du monde. Et pourtant elle essayait de se convaincre que tout allait bien pour elle.
Jusqu’à ce jour. Ce jour où sa tour ressemblait à une prison et non un foyer. Auparavant elle se sentais en sécurité dans sa tour mais désormais elle se sentais enfermée, oppressée même.
Et ce Monde au dehors, ce Monde semblait si sauvage et empreint de liberté. Le Monde l’appelait. Au début c’était comme un murmure, et puis elle l’entendit, de plus en plus fort à chaque fois qu’elle prêtait attention à son appel. Elle voulait cette liberté.
Elle DEVAIT sortir de cette tour.
Mais elle n’arrivait pas à affronter le tunnel.
Alors elle commença à chercher un autre moyen : une échelle, une corde peut être ? Il lui fallait un autre moyen.
Mais il n’y avait pas d’autres moyens et au fond d’elle même elle le savait. Quand bien même, elle continua à chercher, elle n’était pas prête à accepter que le tunnel était le seul moyen de sortir.
Jusqu’à ce jour. Ce jour où elle arrêta de combattre cette réalité.
Elle réalisa que le tunnel c’était le moyen, et que peut être au lieu d’y resister ou de le fuir, elle pouvait s’y préparer.
Alors elle alla chercher un sac à dos et elle commença à le remplir.
Elle le rempli avec de l’attention et de la compassion à soi même, et aussi avec des moyens de gérer les pensées et sentiments qui font peur.
Elle arrosa le sac à dos avec l ‘amour et des pleurs, et la promesse à elle même qu’elle ne continuerait pas de fuir ces parties d’elle – ces pensées et mémoires de peurs – peu importe à quel points elles pouvaient lui faire peur.
Elle se promit aussi de se tenir préparée à embrasser toute cette peur pour qu’elle puisse se créer une vie qui a du sens, un but et qui est libre.
Elle s’est aussi fabriquer une boussole, qui l’aiderait à lui montrer la direction qui lui plait le plus. Elle lui montrerait une vie de connection, de liberté de sens, et de vitalité qu’elle avait tant envie. Cette boussole lui rappellerai pourquoi elle avait envie d’affronter ce tunnel. Elle lui rappellerait de continuer lorsqu’elle serait face à ce tunnel.
Au fur et à mesure qu’elle remplissait son sac à dos elle sentais une confiance en soi grandir.
Cette confiance ne lui faisait pas battre le coeur à toute allure comme quand je suis fière, ou que je me dis que tout va bien. Non, cette confiance était calme et elle lui disait : « Du moment que je m’ai, du moment que je tiens ma propre main, alors je peux faire tout ce que je souhaite ».
Cette confiance lui disait : je couvre tes arrières, je te tiens.
Parce que personne ne pouvait le faire à sa place.
Et un jour arrive. Ce jour où tout était prêt. Son sac à dos fin prêt. Sa boussole avec elle. Elle savait qu’elle avait simplement à faire le choix. Ce choix qui lui permettrait de dire oui.
Elle ne se sentais pas complètement prête mais elle savait qu’elle ne le saurait jamais.
Alors, elle à dit oui. Elle à dit oui à l’évolution, oui au changement, oui à l’inconfort qui va avec nécessairement, et doucement, avec attention, elle pris son sac à dos et sa boussole, et fit son premier pas dans le tunnel.