Saviez-vous que le bonheur ça s’apprend ? Rencontre avec Sophie, coach en bonheur et prof de vélo.
(Bérénice) Quelle est ton histoire, ton parcours?
(Sophie) Depuis petite, mon entourage rit quand ils me voient non pas regarder un mur mais le moyen de passer par dessus 🙂 Issue d’une famille où j’ai eu à prendre plusieurs casquettes, j’ai appris à m’adapter et à saisir le meilleur de chaque situation.
Je peux t’expliquer ma vision du métier de coach avec un souvenir d’enfance qui me touche.
J’ai 5 ans et j’apprends à faire du vélo sans les petites roues avec mon grand frère. Il tient mon porte bagages pendant que je lui parle en pédalant. Je pédale, je parle, et puis… plus personne ne me répond. Je me retourne, et là je le vois au loin les mains sur les hanches et le sourire aux lèvres.
Ce sentiment, cette force qui permet l’impulsion, ce plaisir de voir l’autre libre et autonome, c’est ça qui me pousse depuis plus de 20 ans dans l’accompagnement. Telle une lampe torche qui éclaire ton parcours, tes forces, là où toi-même tu ne vois pas ou plus.
J’accompagne des publics aussi bien jeune qu’adulte et issus de différents milieux socio professionnels (particuliers et entreprises).
Mon but: faire en sorte que la personne s’autorise à accéder au bonheur.
(Bérénice) Qu’est-ce qui te rend heureuse ?
(Sophie) De manière générale je dirais la simplicité. L’art et particulièrement la peinture et la photographie me rendent aussi heureuse. Et puis des moments comme celui où cette jeune cliente m’a dit que j’étais une fée 🙂
(Bérénice) Qu’est ce qui te rend moins heureuse ?
(Sophie) Avant de répondre à ta question je tiens à préciser ce que j’explique dans mes ateliers du bonheur: le bonheur c’est aussi accepter certaines émotions moins joyeuses parce que nous ne sommes pas au pays de oui-oui ou tout va tout le temps bien. Et tant mieux ! C’est un peu comme une tâche d’huile qu’on verse dans de l’eau: elle peut prendre de la place, mais ne se mélange pas avec le reste.
- Côté perso, ce qui me rend moins heureuse c’est l’injustice envers les enfants. Quand des enfants n’ont pas eu d’amour dans leur départ de vie (enfants battus, inceste, violence morale) : je me sens démunie.
- Côté pro… Rien !
(Bérénice) Quels outils et/ou actions te permettent d’être plus heureuse au quotidien ?
(Sophie) En premier: l’intuition.
La petite fille que j’ai évoquée plus haut illustre ce propos. Comme tu le sais maintenant, les jeunes ont longtemps pour moi été « intouchables » en terme de coaching: trop fragiles, sacrés, impossible de se tromper. Et puis il y a eu la fille d’une cliente qui voulait absolument me parler, que je l’aide à résoudre son problème. Intérieurement je me disais « je ne suis pas psy », « si je la casse? ». Et puis on s’est rencontrées, j’ai commencé à prendre des notes et puis le tout est devenu une conversation. A la fin, elle me dit « tu es une fée mais tu ne le sais pas. Je reviendrai te voir quand j’aurai un autre souci ».
Je suis heureuse d’avoir vécu cette expérience car les adultes de 40 ans que je coache aujourd’hui ont parfois été des enfants en souffrance. Donc si j’arrive à bien accompagner les enfants, je peux encore mieux accompagner les adultes.
La seconde chose qui me rend heureuse est le plaisir d’apprendre à apprendre.
Je ne suis que la lampe qui éclaire un chemin, mais ce chemin ce n’est pas moi qui le trace, c’est la personne que je coache.
Enfin, je dirais, la méditation. J’étais au début très sceptique 🙂 mais j’ai appris et depuis la méditation fait partie de mes bonheurs quotidiens ! Comme quoi !
(Bérénice) Question subsidiaire : nous avons fait cette interview la semaine des attentats en Belgique. Que conseilles-tu pour garder du bonheur malgré l’horreur ?
La première chose que j’ai faite c’est de couper la télévision et arrêter d’écouter les infos. Pourquoi ?
- Parce qu’il peut y avoir des enfants, et ils n’ont pas à entendre ce genre d’horreurs
- Parce que c’est se nourrir de la peur, qui finalement est le jeu des terroristes
Et la seconde c’est s’accrocher aux informations factuelles, et non émotionnelles. La haine qui monte nourrit l’ombre et nous éloigne de la joie.
Reprendre le chemin du bonheur pour moi, c’est comme la tache d’huile dans de l’eau, ou regarder les nuages passer, ou.. apprendre à « faire du vélo à l’autre. »
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6 commentaires
Merci pour cette interview très positive ! Ça donne du peps pour commencer la semaine 😉
Mais avec grand plaisir ! 🙂
Merci à toi Bérénice de ce bon moment passé ensemble. Tu as le talent rare de poser les bonnes questions au bon moment dans une réelle bienveillance. Ton blog te ressemble : pétillant, naturel et beau.
Merci Sophie pour ta confiance et ce partage ! Tellement contente de t’avoir rencontrée
Belle interview, félicitations pour les questions posées et félicitations pour les belles réponses qui sonnent vraies et sont lumineuses
Merci Christine